Production du GPL
Ses détracteurs le considèrent dangereux, les écologistes, comme le salut de nos bronches noircies. Les automobilistes applaudissent son prix à la pompe et les entreprises, ses avantages fiscaux.
Depuis quelques mois, le mot GPL est dans toutes les bouches. Avec plus au moins de connaissances. Un petit micro-trottoir permet de se rendre compte de l'étendue de l'ignorance des gens à propos de ce produit. GPL, kesako ?
L'académicien vous donnera une définition abrupte : gaz de pétrole liquéfié composé de propane et de butane. Point. Et si on allait un peu plus loin….
Actuellement, il existe deux méthodes pour obtenir du GPL : l'extraction par les gisements de gaz naturel et le raffinage du pétrole brut. 62% de la production mondiale de GPL provient du traitement des gisements de gaz naturel. Mais dans l'hexagone, seulement 30% de la production est issue des gisements de gaz naturel, le plus connu étant celui de Lacq dans le Sud-Ouest. Selon les régions d'extraction, la composition du gaz peut varier. Dans la plupart des cas, le gaz contient plus de 80% de gaz naturel, que l'on appelle méthane, cette proportion pouvant même aller jusqu'à 97%. Le reste est formé d'éthane et de GPL.
Le traitement du gaz naturel se fait directement sur le lieu d'extraction. En effet, en dehors de considérations économiques, le transport de ce gaz brut pose quelques problèmes. Ce dernier contient naturellement de l'eau, ce qui entraîne une corrosion excessive des conduites et le blocage des détendeurs par la formation de givre. Le gaz doit donc être séché.
Une fois sans danger pour les canalisations, le gaz brut subit deux traitements : la désulfuration et le dégazolinage. Dans un premier temps, on en retire le souffre et, ensuite, on l'épure. Le brut devient pur, composé uniquement de méthane. C'est ce qui alimente les cuisinières ou les chauffages à Gaz.
Du pétrole brut au propane-butane
C'est dans cette épuration que l'on récupère le GPL, pardon le butane et le propane, qui serviront à fabriquer ce qui plus tard finira dans votre réservoir. Le dégazolinage fait appel aux propriétés chimiques des composés présents dans le gaz naturel. Les différents gaz se vaporisant à des pressions différentes, la technique consiste à exercer des niveaux de pression graduels pour ainsi séparer tous les corps chacun à leur tour et les récupérer.
L'extraction à partir du gaz naturel ne couvre que 30% de nos besoins en GPL. La majorité est, comme l'essence, le gazole ou même le fioul, issue du pétrole. Mais comment un liquide noirâtre, visqueux et malodorant peut-il devenir un gaz incolore, invisible et inodore ? Tout simplement en étant raffiné.
Contrairement au gaz, le traitement ne se fait pas sur le site d'extraction, mais dans des raffineries annexes situées généralement dans les régions où vont être consommés les produits du pétrole. C'est dans la raffinerie Elf de Grandpuits que nous avons pu assister au petit miracle de la transformation.
Avant d'être traité, le pétrole et tout d'abord extrait du sol à différents points du globe (Les régions pétrolifères les plus connues étant celles de la péninsule arabe, Koweït, Emirats Arabes etc. Ou les puits offshores de la Mer du Nord, plus près de nous). Son acheminement jusqu'aux terminaux de transformation se fait ensuite par navire pétrolier et par pipe-lines.
Petite anecdote, avant d'être une énergie capable de propulser un véhicule, le pétrole brut est un liquide que se déplace à la vitesse record de 5 km/h dans les pipe-lines ! Plusieurs stations de pompage disséminées le long du parcours lui permettent d'arriver à la raffinerie. Ainsi, la distance Le Havre-raffinerie Elf de GrandPuits près de Melun (Seine et Marne) se fait en pratiquement 36 heures. Pas terrible pour un futur carburant pouvant alimenter des F1 ou des avions à réaction !